Présentation faite par le père Maurice Veyrunes lors de ses obsèques

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Jeudi dernier, la famille sacerdotale et chrétienne du diocèse était réunie à Paulhac

pour un dernier au revoir au père Jean Vissac. Une semaine plus tard,

Théophile SOULPIN (Naissance 21 déc. 1908 - Décès 21 août 2007) qui nous rassemble dans cette cathédrale de Mende.

 

 

En effet, mardi matin à l' hopital de Mende où il était admis depuis plusieurs semaines le père Théophile Soulpin a rejoint la maison du Père. Cette mort, il la désirait, et il l' appelait de ses prièes. Il avait espéré que la Vierge Marie viendrait le chercher pour célébrer au ciel la féte du 15 août.

Le soir de ce jour, il était déçu et se sentait un peu abandonné.. Le Seigneur ne l’avait pas oublié. Il est venu le prendre 6 jours plus tard, en la fête de Saint Privat, au terme d’une belle et longue vie de prés de 99 ans

Théophile Soulpin était né à Sarroul, tout prés de Sait Chély d’Apcher. Ses parents étaient agriculteurs. Il était le 4° d’une famille de 5 enfants, 4 filles et un garçon.

Il va faire ses études secondaires au petit séminaire de Marvejols. Ensuite il entre au grand séminaire de Mende et il est ordonné prêtre avec 7 autres confrères, par Mgr Cusin le 10 juin 1933. Un seul reste maintenant en vie, le père Alphonse Delmas retiré depuis 7 ans dans le Lot et Garonne.

Après son ordination, le père Théophile Soulpin est nommé vicaire à Rieutort et deux ans plus tard, vicaire à la cathédrale de Mende où il restera jusqu’en 1944. C’est dans son appartement de la vicairie qu’il sera conffronté à un drame terrible qui le hantera toute sa vie. En effet à la suite d’émanations de monoxyde de carbone, on le trouvera inanimé ainsi que sa sœur qui s’était vouée à son service. Lui a pu être ramené à la vie, sa sœur n’a pu être sauvée.

En 1944, il a été nommé curé du Fau de Peyre. Il y restera 9 ans. Ceux qui à l’époque ont bénéficié de ses services restent marqués par ce prêtre.

En 1953, il est rappelé à Mende pour être chauffeur de Mgr Pirolley et pour seconder à la chancellerie le père Raymond, et à la disparition de ce dernier en 1970, le père Marcillac. Il restera à ce poste jusqu’en mai 1993, date du déménagement des services diocésains à l’ancien grand séminaire.

Malgré les pressions amicales pour qu’il continue ce travail, il a saisi l’occasion du déménagement pour arrêter cette collaboration. Par contre il était heureux de continuer d’assurer la messe au Carmel.

C’est en 1954 qu’il avait accepté cet apostolat. Il l’exercera pendant plus d’un demi siècle. Le Carmel était sa seconde famille, et tant qu’il a pu, il s’est fait un devoir de lui être fidèle. De leur côté, les carmélites l’avaient adopté. Elles ont veillé sur lui avec discrétion mais efficacité. Cet après midi, elles ont tenu à être présentes à se obsèques pour témoigner de leur reconnaissance à leur cher aumônier.

Le père Théophile Soulpin était plein de discrétion et d’humilité, lorsqu’il a été nommé chanoine honoraire en 1957 et chanoine titulaire en 1960, il y a fort à parier qu’il a accepté ces honneurs par devoir et pour faire la volonté de Dieu, et non par gloire personnelle.

Je suis très mal placé pour parler du père Théophile Soulpin en tant qu’homme et prêtre, mais ceux qui l’ont bien connu sont disparus.

J’ai trés peu travaillé avec lui, à peine une quinzaine de jours, au moment où j’ai pris mes fonctions à la chancellerie. Il m’a marqué par sa simplicité, son bon sens, sa finesse, sa curiosité intellectuelle, et sa lucidité sur ce qui se passait autour de lui et dans le monde. Je lui suis infiniment reconnaissant pour les sages conseils qu’il m’a prodigués, conseils qui m’ont bien rendu service par la suite.

Le père Théophile Soulpin était connu pour sa droiture, son humilité et le sens du service de l’Eglise. Homme de devoir et de prière, il se levait tous les jours à 5h30 pour lire son bréviaire, réciter son chapelet, méditer et préparer la messe qu’il célébrait au Carmel. Ses homélies n’étaient pas longues, mais toujours d’une très grande richesse spirituelle.

C’était aussi un homme de solitude, non pas de cette solitude stérile qui coupe du monde, mais de cette solitude qui permet d’aller à l’essentiel, à la recherche de Dieu. A sa manière le père Théophile Soulpin était un contemplatif. Lui ce bon lozérien, riche de ses origines paysannes, il avait su se dépouiller de l’inutile pour aller à l’essentiel.

Toujours dans une tenue impeccable, tiré à 4 épingles, il cachait sous sa discrétion et sa timidité un cœur d’or. Ses proches, en particulier son neveu, sa nièce et ses petits neveux peuvent en témoigner.

C’et à eux précisément que, au nom du clergé et du diocèse, je présente toute notre sympathie et toute notre reconnaissance. Ils ont accompagné avec beaucoup d‘affection et de dévouement leur tonton, jusqu’à la fin. Qu’ils en soient remerciés.

Toute notre sympathie et notre reconnaissance aux religieuses du Carmel. Elles ont veillé sur lui surtout pendant les dernières années de sa vie.

Le Père Soulpin n’aurait pas du tout apprécié tout ce que je viens de dire sur lui ; il était tellement discret. J’espère qu’il me le pardonnera. Surtout, cet après midi il n’aimerait pas que nous soyons tristes à cause de son départ, lui qui voulait tant rencontrer Dieu et la Vierge Marie. C’et pourquoi nous allons faire de cette messe d’adieu, une louange d’action de grâce pour le don que Dieu nous a fait en la personne du père Théophile Soulpin.